Traditions - Remerciements

1/ Les sabotiers
2/ Le monde à part des sabotiers
3/ Les cordonniers du bois
4/ Les Familles de Sabotiers
5/ Le travail du sabot
6/ Traditions - Remerciements

Proverbes et Préceptes du Métier

Ces quelques citations, relevées dans l'ouvrage "Sabots et Sabotiers" de Yann Krysztoforski, laissent entrevoir tous les développements et commentaires qui peuvent être faits, en particulier pour ce qui a trait à la fabrication entièrement manuelle, opposée à la production industrielle.

Le sabot, chaussure fonctionnelle

Le sabot pouvait avoir des formes diverses adaptées aux conditions d'utilisation ou au métier exercé :

D'autres outils


Quelques outils de sabotier, sur un panneau exposé au Musée du Bois à Jupilles.
Les deux haches à bûcher sont destinées, l'une à un droitier, l'autre à un gaucher.
En haut, un dégageoir, en dessous, une percette, à gauche et à droite, deux mesures en pouces
.

La grande tradition du sabot

Les sabots de fête ou de mariage sont très décorés, ciselés, sculptés de petites fleurs naïves, sur des formes quelquefois un peu "tarabiscotées".
C'est là qu'interviennent le vé à rainer, la rainette, ou les gouges à sculpter.
Diverses essences de bois, plus "nobles" que le hêtre, peuvent être utilisées.
Certains de ces sabots - faits parfois "pour le plaisir" et surtout chefs-d'œuvre de maîtrise - sont de véritables pièces de musée. Celui du Compagnonnage à Tours ainsi que, entre autres, le Musée des Arts et Traditions Populaires à Paris, en conserve de beaux spécimens.

Coutumes et traditions

Le bon sabotier se doit d'être un bon affûteur, et chaque dimanche il refait le tranchant de ses outils, qu'il entretient toujours soigneusement. Il aime que son travail soit bien fait et apprécié. Selon la dextérité de l'artisan et la qualité du bois employé, on estime la production manuelle à environ quatre paires de sabots par jour.

Chaque année à l'Ascension, c'est la fête des bois et des sabotiers. L'entrée des loges est décorée de feuillages, on chante, on danse et le cidre coule à flots.

Si la sabotière devient veuve et reste seule, elle deviendra fileuse de lin ou de chanvre.

Au Musée du Compagnonnage, à Tours.

1. sabot "doigts de pied"
par René Olivier (1839-1936), dit "Tourangeau le Courageux", de Restigné (Indre-et-Loire).

 

2. sabot à pointe serpentiforme, du Compagnon Fradin,
avec rose et cordelière sculptées dans la masse.


3. Sabots peints, décor typique d'llle-et-Vilaine.
Collection de la "Maison du Sabotier" à La Haye-Routot (Eure).

Le déclin du métier

La machine à creuser les sabots (en fait, une pour tailler, l'autre pour creuser) fut inventée par DUROT en 1841. Quelques-uns alors se mécanisèrent, mais très progressivement, tandis que beaucoup d'autres n'utiliseront toujours que leur savoir-faire manuel.

Le plus souvent, les sabots sortaient bruts de la machine, et devaient être finis à la main. On en faisait beaucoup dans une journée, mais ils n'avaient pas autant d'originalité dans la forme et plus du tout le "coup de patte" de l'artisan. En outre, il n'était plus question de sur-mesure !

Plus tard, l'apparition des bottes et des sabots de caoutchouc marquera le quasi-déclin du soulier de bois.

À propos du "sabotage"

D'après les dictionnaires, il s'agit effectivement de la fabrication des sabots.
Mais dans le sens de malfaçon, d'exécution bâclée, ou bien de détérioration volontaire, ce terme n'est apparu que tardivement et il n'a vraiment rien à voir avec le travail du sabotier.

En effet, dans les usines du début de l'ère industrielle, les ouvriers voulant stopper net une machine mettaient simplement dans l'engrenage un de leurs gros sabots.
C'était ça, le sabotage...

Bibliographie

Pour en savoir plus, on pourra lire :

L'Art du sabot autrefois en Normandie, par J. L. Boithias
(Imprimerie Guigou, L'Isle-sur-la-Sorgue, 1980).

Au temps passé, "Les sabots de bois", par H. Gelin
(Laffite Reprints, Marseille, 1982)

L'Art en sabots, par Roger Verdier
(Editions du Cabinet d'Expertises)

Vient de paraître :
Sabots et sabotiers, par Yann Krysztforski
(Editions Cheminements, en partenariat avec le Courrier de l'Ouest).

- J'ai personnellement beaucoup apprécié ces deux derniers ouvrages.

A signaler : le Musée du Bois (à Jupilles, dans la Sarthe), où une salle entière est consacrée au travail du sabotier.
Ouvert de Pâques à la Toussaint (informations au 43 79 48 69).

Remerciements pour leurs documentations à :

Madame BONNIN conservateur des archives de la ville de FOUGERES,
Monsieur BASTARD conservateur du Musée du Compagnonnage de TOURS,
Et à mes cousins Louise et Edmond LEROY-BOLLE, de NASSOGNE, village des "sabotîs" de la forêt de Saint-Hubert en Belgique.
Monsieur et Madame
Gernot MUELLER pour nous avoir confié leur collection privée de cartes postales.
Sans oublier Michèle LEGOUIX pour son aide précieuse dans la mise en forme de cet article, et Annie C. pour le livre qu'elle m'a offert.

En Souvenir

Pour ce 28 avril 1996, par-delà l'espace et le temps, je dédie ce travail à la mémoire et en hommage à Maurice, mon mari, digne descendant de tous ces sabotiers, devenu artisan maroquinier, des mains duquel sont sortis bien des chefs-d'œuvre destinés aux grands de ce monde, durant soixante-dix ans d'activité.
Simone Lagoutte.


Médaille du travail décernée à Maurice Lagoutte en 1950 pour ses trente ans d'activités de maroquinier.
Maurice commença de travailler en 1920, il a alors 14 ans.


Maurice vers 1909 à Berck


Simone et Maurice à Paris en 1950


Simone et Maurice et leur petit-fils Simon à Allonville en 1987

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Mise à jour du samedi 11 janvier, 2014